(Final et approuvé)

 

RECOMMANDATIONS  DE LA COMMISSION DE L’OCI DES EMINENTES PERSONNALITES (C.E.P)

 

A LA 3ème SESSION EXTRAORDINAIRE DE LA CONFERENCE ISLAMIQUE AU SOMMET

 

 

 

MAKKAH AL-MOUKARRAMAH - ROYAUME D’ARABIE SAOUDITE

5-6 DHOUL QAADA 1426  7-8 DECEMBRE 2005

 

 

 

INTRODUCTION

 

Le monde musulman doit aujourd’hui faire face à des défis colossaux au plan politique,  sécuritaire, économique, intellectuel, idéologique,  scientifique,  technologique, médiatique et organisationnel. L’OCI est effectivement un important vecteur d’assistance au monde musulman pour lui permettre de relever tous ces défis.

 

Le 10ème Sommet islamique avait décidé de constituer une Commission d’Eminentes Personnalités en vertu de sa résolution 45/10-P(IS) en vue de « préparer une stratégie et un plan d’action destinés à habiliter la Oummah islamique à relever les défis du 21ème siècle, d’élaborer un plan cohérent pour promouvoir universellement et en particulier, parmi les sociétés musulmanes, les politiques et programmes de promotion de la modération éclairée, et de faire des recommandations pour réformer et restructurer le système de l’OCI ».

 

Forte de 17 membres (Pakistan, Gambie, Malaisie, Indonésie, Iran, Soudan, Arabie Saoudite, Maroc, Qatar, Yémen, Burkina Faso, Sénégal, Nigeria, Turquie, Kazakhstan, Palestine et Egypte) (Voir liste en annexe), la Commission s’est réunie du 27 au 29 janvier 2005 à Putrajaya et, une seconde fois, les 28 et 29 mai 2005 à Islamabad, sous la présidence de la Malaisie, en vue de mettre la touche finale à ses recommandations.

  Les recommandations de la CEP ont été  regroupées dans les trois documents suivants :

 

i-                   Les défis du 21ème siècle.

ii-                  Les politiques et Programmes de promotion de la modération éclairée.

iii-                La réforme et la restructuration de l’OCI.

 

L’ensemble de ces documents, accompagnés des recommandations pertinentes, est soumis par la Commission, en vertu du mandat qui lui a été confié par le 10ème Sommet de Putrajaya (Octobre 2003) et de la recommandation faite dans ce sens à sa première réunion en janvier 2005, à l’appréciation du Sommet extraordinaire de l’OCI à La Mecque (novembre 2005) pour examen et adoption et aux fins de mise en œuvre.

 

                                                    Islamabad, le 29 Mai 2005

 

 

                          

DOCUMENT 1 : LES DEFIS DU 21EME SIECLE

 

 

I - DEFIS POLITIQUES

 

 

I-                  La marginalisation continuelle de la Oummah en termes de participation à l’élaboration de l’Agenda international.

 

II-                Forger une plus grande unité et harmonie au sein de la Oummah grâce au renforcement des capacités et assurer la stabilité pour réaliser le développement et le progrès.

 

Recommandations

 

I-                  Formuler et mettre en œuvre les bonnes pratiques consensuelles pour lutter contre la corruption et promouvoir la responsabilisation et la transparence dans les secteurs public et privé.

 

II-                Etudier les meilleures pratiques dans les pays de l’OCI en matière de gouvernance y compris les voies et moyens permettant de promouvoir le renforcement des capacités des Pays les Moins Avancés (PMA).

 

III-             Promouvoir la démocratie, la société civile, la participation politique et le respect des droits de l’homme.

 

IV-              Inciter les Etats membres à jouer un rôle plus actif au sein des organisations internationales.

 

V-                Les  membres de l’OCI doivent soutenir les candidats des pays membres aux postes internationaux.

 

VI-              Les membres de l’OCI doivent s’impliquer davantage dans le processus de réforme des NU et veiller notamment à une représentation adéquate des membres de l’OCI au sein du Conseil de Sécurité.

 

VII-           Etablir une coordination plus dynamique pour promouvoir les justes causes des peuples Musulmans vivant sous l’occupation.

 

VIII-         Œuvrer à l’amélioration de la situation des communautés et minorités musulmanes dans les pays non membres.

 

IX-              Elaborer un plan d’intégration graduelle de l’OCI, à l’instar des autres entités régionales, pour habiliter la Oummah à relever les défis et à répondre aux impératifs de la mondialisation au 21ème siècle.

 

 

 

 

Organes exécutoires.

 

i-                   Sommet islamique et CIMAE.

 

ii-                  Secrétariat général.

 

iii-                Missions permanentes de l’OCI à New York et Genève, et aussi à Vienne et Bruxelles lorsqu’elles seront établies.

 

iv-               Groupe de Travail de l’OCI pour les droits de l’homme et les questions humanitaires à Genève.

 

II - DEFIS SECURITAIRES

 

i-                   Conflits entre les nations musulmanes.

 

ii-                  Occupation étrangère de territoires musulmans.

 

iii-                Tensions liées au statut de la minorité musulmane dans un certain nombre de pays non membres.

 

iv-               Tendances extrémistes dues au sentiment d’injustice, de découragement et de désespoir.

 

Recommandations

 

i-                   Promouvoir les mesures d’instauration de la confiance et développer un système de sécurité collective auquel tous les pays islamiques seront appelés à se plier internationalement pour éviter les disputes et les conflits.

 

ii-                  Relancer la décision de créer une Cour Islamique de Justice.

 

iii-                La tendance d’une certaine frange parmi la Oummah à recourir au terrorisme et à la violence doit être combattue par différents moyens, entre autres :

 

o        Convaincre les grandes puissances de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme.

 

o        Encourager les interprétations de l’Islam qui prônent la paix et la non violence et populariser les principes ou programmes visant à promouvoir une civilisation islamique équilibrée, contemporaine et cohérente (islam Haddari).

 

 

Organes exécutoires

 

i-                         Sommet islamique et CIMAE.

 

ii-                        Secrétariat général de l’OCI.

 

iii-                      Groupe de travail de l’OCI pour la paix

et la sécurité à New York et Groupe de travail pour le désarmement à Genève.

 

iv-                     Think Tank de l’OCI (une fois créée),

            universités et médias.

 

III - DEFIS ECONOMIQUES

 

 

i-                         Incapacité de promouvoir et de mettre en œuvre des politiques de développement durable à l’échelle de la région OCI

 

ii-                        Incapacité d’éradiquer la pauvreté, la corruption, la maladie, de garantir les droits fondamentaux et de pourvoir aux besoins les plus élémentaires.

 

iii-                      Incapacité de développer une coopération économique forte en dépit de l’immensité des ressources naturelles et humaines

 

iv-                     La mondialisation et la nécessité d’en contenir les effets pervers.

Recommandations

 

i-                   S’attaquer à l’éradication de la pauvreté en recourant à des mesures comme le renforcement des capacités,  le micro crédit et la réforme des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et la réforme agraire.

 

ii-                  Promouvoir la coopération économique et la coordination entre les Etats membres pour leur permettre de planifier et de gérer efficacement leurs ressources naturelles et environnementales et favoriser ainsi une meilleure intégration économique.

 

iii-                Inciter les Etats membres à signer et ratifier l’ensemble des accords commerciaux et économiques de l’OCI existants.

 

iv-               Encourager l’intégration et le développement économique régional par le biais des accords de libre échange, les unions douanières, les marchés communs et autres activités visant à promouvoir le commerce et le développement intra-OCI.

 

v-                 Promouvoir les projets de coopération institutionnelle entre l’OCI et les NU, la BID, la Banque Mondiale et le G-8.

 

vi-               Le Secrétaire général doit siéger au Conseil des Gouverneurs de la BID.

 

Organes exécutoires

 

i-                   Secrétariat général 

ii-                  BID

iii-                COMCEC

iv-               CIDC

 

IV - DEFIS EDUCATIONNELS, SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES

 

 

i-                   Faible niveau de contribution à la science et à la technologie, notamment dans le domaine de la recherche et du développement.

 

ii-                  L’absence d’une éducation de qualité et autres imperfections du système éducatif.

 

iii-                L’incapacité à produire des idées créatives et innovantes.

 

    Recommandations

 

i-                   Augmenter la dotation budgétaire dans des proportions substantielles pour garantir un enseignement de qualité et promouvoir la recherche et le développement.

 

ii-                  Encourager le secteur privé à participer à la recherche et au développement.

 

iii-                Créer un consortium de l’enseignement supérieur pour promouvoir la recherche scientifique dans les pays de l’OCI et y créer des opportunités académiques, entre autres, pour les étudiants musulmans qui se trouvent dans l’incapacité de poursuivre leurs études supérieures dans les universités d’occident à cause des difficultés consécutives au 11 septembre 2001.

 

iv-               Promouvoir l’échange de technologies entre les pays de l’OCI

 

v-                 Renforcer le COMSTECH au plan institutionnel et financier.

 

vi-               Encourager l’ouverture d’esprit et la réflexion critique au sein du système éducatif.

 

vii-              Inciter l’OCI à développer des cursus universitaires normatifs afin d’éliminer tous les préjugés réciproques et demander au Secrétaire général d’approcher les pays occidentaux pour les convaincre de gommer les stéréotypes et les idées reçues sur l’islam qui abondent dans leurs manuels scolaires.

 

viii-            Lancer des initiatives spéciales pour l’enseignement des filles et l’alphabétisation des femmes.

 

ix-                Moderniser les cursus des écoles religieuses.

 

Organes exécutoires 

 

i-                   COMSTECH

ii-                  UIT à Dhaka

iii-                Le Fonds de la Banque islamique de

Développement pour le Développement

de l’Infrastructure (FUIW).

iv-               BID

v-                 Secrétariat général

 

V - DEFIS MEDIATIQUES

 

 

-          Mauvaise image et stéréotypes négatifs de l’Islam et de la

     Oummah.

 

Recommandations

 

i-                   Renforcer la compréhension et l’interprétation de la foi et de la religion islamiques afin d’en améliorer l’image et la compréhension auprès des autres.

 

ii-                  Envisager une stratégie médiatique appropriée, y compris le recrutement d’entités professionnelles pour améliorer l’image de l’islam et des musulmans en occident et dans le reste du monde non musulman.

 

iii-                Etablir des relations de travail et une meilleure coordination entre le département de l’information de l’OCI et les médias nationaux des Etats membres.

Organes exécutoires

 

 

i-                   Secrétariat général.

ii-                  ISESCO.

iii-                IINA.

 

DOCUMENT 2

                                         

Politiques et programmes stratégiques pour promouvoir la  modération éclairée

 

 

Introduction

 

L’agenda de la modération éclairée comporte deux approches, à savoir :

 

A)     Remédier aux problèmes internes des pays islamiques par la réforme de l’éducation et l’éradication de l’extrémisme, du radicalisme et de la violence sectaire.

 

B)     Mettre l’accent sur l’obligation morale des puissances occidentales qui ont directement ou indirectement contribué à l’injustice, à l’oppression ou à l’agression dans le monde, pour prêter leur assistance socioéconomique à l’éradication de la pauvreté dans les pays du Sud.

 

1) Définition de la modération éclairée

 

La modération éclairée est un concept dérivé de :

 

(a)  La description coranique de la Oummah islamique en tant que « Omatan Wasatan, » (« nation du juste milieu…, Al Baqarah : 143) ; (b) de l’injonction coranique d’éviter les pratiques religieuses extrémistes (Al Anaam : 153) ; (c) de la norme prophétique énonçant que « Le meilleur moyen de régler les affaires pendantes est toujours le plus modéré » et (d) de l’importance attachée par l’Islam à la quête éperdue du savoir dans le monde où nous vivons afin que ce savoir éclaire notre vie.

 

L’essence même de la modération éclairée est d’éviter les extrêmes qui peuvent entraîner (ou ne pas entraîner) des charges superflues pour soi-même ou pour les autres. L’attitude ou le comportement modéré, qui intériorise les principes rationnels prônés par le Coran, les Hadits authentiques et la sagesse (Hikmah), est l’une des principales caractéristiques du croyant (MU’MIN). Toutefois, la modération n’implique aucun compromis sur les principes ou sur l’obligation de remplir ses devoirs religieux établis.

 

2) Politique interne

 

a) Mesures à prendre dans l’immédiat

 

-          Rejet du terrorisme et bannissement des organisations terroristes.

 

-          Rejet de l’extrémisme religieux et du radicalisme.

 

-          Rejet de l’extrémisme et du radicalisme séculiers.

 

-          Promotion du principe et de la pratique de la modération dans la vie religieuse.

 

-          Promotion de la bonne gouvernance, de la souveraineté de la loi et de l’égalité des citoyens devant la loi.

 

-          Promotion de la participation publique, de la représentativité du gouvernement et des réformes démocratiques.

 

-          Mise en œuvre des principes de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance de la magistrature et de la suprématie de la justice.

 

-          Promotion du Plan d’Intégrité Nationale pour combattre et éradiquer la corruption et la mauvaise gestion dans les secteurs public et privé.

 

-          Promotion du dialogue inter religieux et inter culturel entre l’Orient et l’Occident.

 

-          Promotion de l’idée du Jihad pacifique dans ses multiples dimensions, à savoir le Jihad économique, le Jihad éducatif, le Jihad intellectuel, le Jihad écologique, le Jihad moral, le Jihad contre la pauvreté, le crime, la drogue, le SIDA, etc.

 

b) Priorités absolues

 

-          Promotion d’une approche globale, cohérente et moderniste (Manhaj Hadhari) en termes de développement de la société islamique comme stratégie pour la réalisation des objectifs de la modération éclairée. Le programme de « l’Islam Hadhari » tel qu’il est pratiqué en Malaisie est un bon exemple d’approche, basé sur le principe fondamental du « Imane » et de la « Taqwa » en Dieu.

 

-          Promotion d’une société protectrice basée sur les principes de justice sociale, de compassion et d’égalitarisme.

 

-          Révision et réforme de l’éducation religieuse islamique dans le sens d’une éducation plus équilibrée, cohérente et intégrant les dimensions de « Fardu’Ain » et de « Fardu Ki Fayah ».

 

-          Eradication de la pauvreté, de l’analphabétisme et abolition du travail des enfants ou de l’exploitation.

 

-          Promotion de programmes de télévision, de films et de sites Internet respectueux de la morale et mise à l’écart des éléments ayant une influence négative.

 

-          Rejet de la « Fitna » (sédition, diffamation) dans le domaine de la culture politique, dans les médias et sur l’Internet

 

-          Faire proscrire par les autorités religieuses les enseignements, pratiques et cultes anormaux et déviants.

 

c) Sur le long terme

 

-          Œuvrer à promouvoir l’éducation continue et la maîtrise de toutes les branches du savoir.

 

-          Promouvoir les valeurs éthiques supérieures dans tous les compartiments de la vie sociale et nationale dans le but de forger une société vertueuse.

 

-          Changer les mentalités étroites et exclusivistes des groupes islamiques (Jama’at).

 

-          Promouvoir la contribution positive de la civilisation islamique d’Espagne à l’Occident et à l’humanité, en termes de tolérance, de coexistence pacifique des trois religions Abrahamiques (Islam, Christianisme et Judaïsme) et de développement de la science et de la technologie par les scientifiques et les érudits musulmans.

 

3) Politique extérieure

 

a) Actions à mener dans l’immédiat

 

-          Eviter la confrontation et la capitulation face aux puissances occidentales.

 

-          Renforcer les relations existantes entre l’OCI et l’UE et établir le dialogue avec le Japon, la Corée, la Chine, l’Amérique Latine, etc.

 

-          Rejeter l’amalgame fait entre l’Islam et le terrorisme.

 

-          Créer un environnement propice pour inciter les pays occidentaux ou Est asiatiques à fournir leur assistance, à financer ou à transférer leurs technologies en vue d’améliorer ou d’accélérer le développement socio-économique des pays musulmans.

 

-          Promouvoir une image radieuse et équilibrée des vraies valeurs et des principes de l’Islam par tous les moyens et canaux existants.

 

b) Priorité absolue

 

-          Eclairer les dirigeants occidentaux et le public sur le fait que : (i) l’Islam a joué un rôle positif dans l’essor de la civilisation occidentale moderne et (ii) qu’ils ont l’obligation morale de promouvoir en retour le développement socioéconomique des pays du Sud.

 

-          Attirer l’attention de la communauté internationale sur les dangers que représentent le sionisme, le néo conservatisme, l’évangélisme chrétien agressif, l’extrémisme juif, l’extrémisme hindou et l’extrémisme séculier dans le domaine des affaires internationales et dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme ».

 

-          Miser sur la diplomatie et sur les cours internationales de justice et s’abstenir de tout recours à la force ou à l’unilatéralisme pour résoudre les crises internationales.

 

c) Sur le long terme

 

-          Ancrer les principes de solidarité internationale afin de réduire la fracture économique et culturelle entre les riches et les pauvres, entre le Nord et le Sud.

 

IV) Programmes

 

a) Education religieuse islamique

 

Outre l’enseignement de la Aqidah et de la Ibadah islamiques, l’éducation religieuse doit viser à promouvoir  la prise de conscience de ce qui suit :

 

-          Les normes et préceptes de l’Islam astreignant le musulman à pratiquer les valeurs de paix (Salam), de modération (Tawassout) ; de tolérance (Tasamouh), de consultation (Choura), de justice (Adalah), d’équilibre (Tawazun), de patience (Sabr), de liberté (Hurriya), d’équité (Mousawah), de fraternité (Oukhouah) et de compassion (Rahmah).

 

-          La communauté musulmane est supposée être « la meilleure des communautés » (KAIROU-OUMAT) en termes de bonne conduite et de contribution exemplaire au bien être de l’humanité et « une bénédiction pour toute l’humanité » (RAHMATAN LIL ALAMIN) dans ses relations avec le reste des nations. Néanmoins, les musulmans sont encouragés à quérir le savoir et la sagesse auprès des autres civilisations à l’Est comme à l’Ouest.

 

-          Tous les efforts pacifiques et non violents visant à promouvoir le bien être et le progrès de la Oummah islamique ou de l’humanité participent du Jihad.

 

-          La diversité des individus, des cultures, des religions et des civilisations doit être acceptée en tant que moyen d’apprendre mutuellement les uns auprès des autres, à respecter les différences et à promouvoir l’interaction pacifique, la coopération et le dialogue.

 

-          L’Islam prêche les valeurs de la dignité humaine et reconnaît l’opportunité égale pour tous les êtres humains des différentes confessions dans le maintien des relations personnelles et des rapports harmonieux entre les religions et dans le processus général de la prise de décisions internationales.

 

-          Toutes les bonnes actions des musulmans et les efforts et programmes des gouvernements islamiques en vue d’améliorer le niveau et la qualité de vie des musulmans, d’accélérer le développement socioéconomique, ou de projeter une image positive de l’Islam et des musulmans vis-à-vis de non musulmans, constituent une forme de dévotion (IBADAH) envers Allah dans l’acception la plus large du terme.

 

-          Les femmes musulmanes ont des droits égaux avec les mâles, sont tenues, au même titre que leurs frères, de quérir le savoir et bénéficient de l’égalité de chances pour exceller dans leurs domaines de spécialisation respectifs.

 

-          L’étude des sciences naturelles et des branches qui en dérivent est une obligation pour tous les enfants musulmans afin de comprendre les « signes prodigieux d’Allah » dans la nature et dans tout l’univers et de les habiliter à œuvrer au mieux être de l’humanité.

 

-          La formation appropriée des enseignants et la production de manuels d’instruction islamique conçus pour préparer les enfants à relever les défis du pluralisme religieux, de la mondialisation, du savoir économique, de la révolution de la technologie de l’information et de la société morale, revêtent un caractère d’urgence absolue

 

b) Institut Islamique de Recherche, les intellectuels et les érudits

 

-          Produire et élaborer une nouvelle théorie de la politique islamique et des relations internationales en se basant sur le Coran, la Sounnah, le patrimoine islamique, les sciences sociales modernes et une compréhension intelligente des réalités du monde contemporain et de la Oummah islamique.

 

-          Produire des livres à la gloire de l’Islam et de la civilisation islamique en Espagne, les Balkans et l’Asie Centrale et du Sud et dans d’autres régions du monde, en mettant l’accent sur l’harmonie entre la religion, la tolérance, le développement économique islamique et l’apport des musulmans à l’essor des sciences modernes et de la technologie.

 

-          Promouvoir et propager les aspects de la modernité et de la modernisation positifs et compatibles avec la Charia en établissant un net distinguo avec les aspects négatifs ou répugnants.

 

-          Entreprendre les recherches et études nécessaires pour démontrer que les principes et valeurs islamiques ne sont pas conflictuels mais en fait compatibles avec les valeurs humanistes qui servent d’argument au discours international moderne.

 

-          Promouvoir les principes islamiques de respect du pluralisme culturel, religieux et civilisationnel ainsi que la pratique stricte de ces principes au fil des âges. Il conviendrait de rappeler dans ce contexte que les penseurs musulmans avaient été les pionniers du dialogue des civilisations et des religions comparées.

 

c) Médias

 

-          Développer le potentiel des médias islamiques (presse écrite et électronique) pour en faire un puissant outil d’éducation et de conscientisation de la Oummah.

 

-          Intensifier la publication des matériaux islamiques  avec la collaboration de la presse écrite et électronique afin de promouvoir une meilleure perception des valeurs de l’Islam de la part de la communauté internationale et de la Oummah elle-même.

 

d) Communication et organisations de la Dawa

 

-          Projeter à travers le monde la dimension universaliste des enseignements et des valeurs de l’Islam.

 

-          Promouvoir l’islam et les musulmans en tant que civilisation contemporaine reconnaissant et respectant la diversité des cultures, des religions et des civilisations.

 

-          Travailler ensemble afin de contrer efficacement la propagande anti-islamique dans les médias internationaux.

 

-          Promouvoir l’idée que la campagne contre le terrorisme ne pourra étre gagnée qu’en prenant des mesures équilibrées et exhaustives en s’attaquant directement aux causes profondes du terrorisme telles que le pauvreté, l’intolérance, l’injustice et l’occupation étrangère.

 

-          Améliorer les méthodes de la Dawa en mettant à contribution les outils technologiques les plus sophistiqués afin de mieux diffuser le message de l ‘islam au sein de la communauté des croyants, par le biais des médias populaires et notamment de l’internet.

 

-          Associer les journalistes internationaux au discours intellectuel et humaniste.

 

e)     L ‘Education et la Paix

 

-          Promouvoir la qualité des enseignants, de meilleurs cursus et matériaux pédagogiques pour les établissements éducatifs islamiques dans le cadre des efforts visant à préparer la Oummah à composer avec les conséquences tant négatives que positives du processus de  la mondialisation.

 

-          Intégrer la science et la technologie modernes ainsi que la technologie de l’information  et de  la communication dans les établissements éducatifs islamiques.

 

f) Rôle des femmes et des enfants

 

-          Soutenir toutes les initiatives visant à renforcer l’autonomisation et le rôle des femmes parmi la communauté musulmane, conformément aux valeurs islamiques d’égalité et de justice et pour le mieux être du genre humain.

 

-          L’OCI ou n’importe quel Etat membre, pourrait organiser à intervalles réguliers, des conférences internationales sur les progrès de la femme musulmane dans un pays musulman donné ou en dehors du monde musulman.

 

g) La mise en œuvre de ces recommandations incombera aux Etats membres qui veilleront individuellement à les intégrer à leurs priorités et programmes nationaux et y travailleront collectivement par le truchement du Secrétariat général et de ses organes subsidiaires, sous la férule du Secrétaire général de l’OCI. Ce dernier devra présenter à la CIMAE des rapports périodiques sur l’état de la mise en œuvre et les progrès accomplis et recueillera si nécessaire les informations requises et les points de vue et suggestions des Etats membres concernant le processus de mise en œuvre des recommandations. A cet effet, la Commission recommande au Secrétaire général de mettre en place un mécanisme d’assistance à la mise en œuvre et d’information sur le suivi de la Stratégie de la Modération Eclairée proposée par le Président Pakistanais Pervez Musharraf.

 


 

                                       DOCUMENT 3

 

 

Réforme et restructuration de l’OCI

 

 

Les défis à relever

 

 

i-                   Dysfonctionnements structurels et carence de la volonté politique au sein de l’OCI.

 

ii-                  Caractère déphasé de l’OCI en tant qu’organisation islamique et donc nécessité de la soumettre à une véritable cure de jouvence.

 

iii-                Incapacité de l’OCI à mettre en œuvre ses propres résolutions dûment approuvées.

 

iv-               Incapacité à mettre en œuvre les programmes retenus faute de moyens financiers.

 

Recommandations

 

La charte de l’OCI

 

 

i-                   L’OCI doit être restructurée, réformée et revitalisée, y compris en en changeant la Charte et le nom de l’Organisation.

 

ii-                  Maintenir les critères d’adhésion afin de préserver et de promouvoir le caractère islamique de l’OCI.

 

Cabinet du Secrétaire général

 

i-                   Le rôle du Secrétariat général de l’OCI doit être renforcé et celui-ci doit bénéficier d’un appui total. Il doit également jouir des prérogatives nécessaires pour pouvoir recruter ou limoger des fonctionnaires et aussi procéder à la restructuration des départements existants.

 

ii-                  Le secrétariat général se doit de recruter les fonctionnaires strictement sur la base du mérite  et parmi les postulants des Etats membres payant régulièrement leurs contributions. Le personnel de l’OCI doit pouvoir bénéficier d’encouragements financiers attractifs.

 

iii-                Le Secrétaire général doit envisager de nommer des Représentants          spéciaux aussi bien pour mener des missions d’enquête que pour tenter de régler les conflits/différends

 

iv-               Les relations de l’OCI avec les grandes organisations internationales et régionales doivent être renforcées et pleinement mises à profit pour faire entendre la voix de l’Islam et faire avancer les causes islamiques.

 

Nouveaux départements

 

i-                   L’OCI doit mettre à nouveau l’accent sur les questions telles que le règlement des conflits, le dialogue inter religieux, la lutte contre l’islamophobie, les droits de l’homme, la démocratie, la bonne gouvernance, etc.

 

ii-                  La restructuration du Secrétariat général de l’OCI doit se focaliser sur le renforcement de ses capacités pour lui permettre de gérer efficacement les dossiers tels que la pensée islamique,  la promotion de la modération éclairée,  l’enseignement supérieur avec un accent particulier sur la science et la technologie, la santé et le développement féminin.

 

iii-                Par conséquent, le Secrétariat général de l’OCI doit se doter de départements entièrement dédiés au Règlement des Conflits, à la Modération Eclairée, au Développement Féminin, aux ONG, aux Minorités Islamiques, à la Planification Stratégique et au consortium de l’Enseignement Supérieur.

 

iv-               Une « Think Tank » islamique doit être créée dans le contexte de l’OCI pour promouvoir activement la pensée islamique, relever efficacement les défis idéologiques et intellectuels du 21ème siècle et interagir de manière plus adéquate avec les universités et les intellectuels d’Occident. Les membres de cette think tank incluront des personnalités averties des problèmes spécifiques rencontrés par les communautés islamiques dans les régions et contrées où elles vivent.

 

Nouvelles Missions d’Observateur de l’OCI

 

 

Etablir de nouvelles missions d’observateur de l’OCI à l’étranger.

 

Restructuration des départements existants

 

i-                   Restructurer le département de la Dawa et créer un département de la Dawa et de l’Islamophobie.

 

ii-                  L ‘IINA doit être dynamisée afin de projeter la position de l’OCI.

 

iii-                Créer  un département de l’information fort au sein du Secrétariat général en vue d’assister le Secrétaire général et de l’aider à améliorer l’image de l’OCI et à mettre à jour le site Web de l’Organisation.

 

iv-               Renforcer le Département de la Palestine et d’Al Qods à la lumière de la nouvelle vision de l’OCI.

 

 

 

 

Mise en œuvre des résolutions

 

i-                   Les Etats membres doivent faire la preuve de leur engagement politique et fournir l’appui financier nécessaire pour mettre en œuvre les résolutions du Sommet et de la CIMAE dans le respect du calendrier fixé.

 

ii-                  Un organe exécutif, comprenant les Troïkas du Sommet et de la Ministérielle, ainsi que le pays siège et le Secrétariat général, doit être mis en place de toute urgence pour veiller à la mise en œuvre des résolutions ministérielles et du Sommet. Les Etats membres concernés seront invités à participer aux délibérations.

 

iii-                Un Conseil des Représentants Permanents des Etats Membres de l’OCI à Jeddah sera mis en place pour assurer une coordination efficace et pour veiller à la mise en œuvre et au suivi.

 

Organe exécutoire

 

Secrétariat général de l’OCI

 

Dispositions financières y compris les contributions volontaires

 

i-                   Les Etats membres doivent s’astreindre à verser leurs contributions obligatoires intégralement et à temps.

 

ii-                  Des pénalités doivent être infligées aux Etats membres en défaut de paiement de leurs contributions annuelles pendant trois années d’affilée : telles que la suspension du droit de présenter des projets de résolutions ou de participer à la prise des décisions, le droit d’accès aux facilités et services de la BID ou de bénéficier des privilèges liés aux recrutements.

 

iii-                Le budget du Secrétariat général et de ses organes subsidiaires sera augmenté progressivement pour le porter à un niveau comparable à celui des organisations analogues et renforcer l’efficacité de l’OCI.

 

iv-               En outre, de nouvelles propositions de financement volontaire des activités de l’OCI pourront être explorées. Un fonds en waqf pourrait être également créé par voie de dotation de biens fonds (parcelles de terrain), par les Etats membres riches pour servir à la construction d’immeubles financés par la BID.

 

v-                 Le Secrétariat général adoptera des procédures financières transparentes et rigoureuses.